Je ne me souviens pas de mon enfance, les quelques brident qu'il m'en reste sont flous, sûrement même erronées. Pendant des années j'ai demandé à ma grand-mère de me raconter l'histoire de mon enfance. Je l'ai fait chaque mois pendant 7 ans jusqu'à que je sois assez grande pour réaliser qu'elle ne me racontait pas la même histoire d'une nuit à l'autre. Les formes et les personnages n'étaient jamais les mêmes, le fil conducteur était approximativement identique mais au final, cela ressemblait plus à une pièce de théâtre jouée chaque nuit par des acteurs différents. Je décida à l'age de 13 ans de laisser tomber la conquête de mon passé. Les seules informations solides que je possède uniquement que j'ai été confiée à mes grands-parents à l'age de 4 ans. Avant cela mes parents m'emmenaient partout avec eux, à travers les 7 mers, pour braver l'interdit et vivre d'amour et d'eau fraîche.

that gives fragrance...
J'ai toujours eu beaucoup de bonheur à vivre avec mes grands parents, deux retraités d'une extrême candeur et d'un calme immuable. Nous vivions modestement avec la retraite confortable de mon grand-père qui fut maire de la ville il y a 20 ans de ça, parfois mes parents m'envoyaient de l'argent, chaque mois une somme différente, parfois pas du tout. J'ai toujours supposée que cela dépendait de l'aide qu'ils apportaient aux concitoyens, distribuant l'argent de leur crime au plus nécessiteux. Vous avez cillé au mot crime n'est-ce pas ? Mes parents sont des criminels. Recherchés par beaucoup de monde, je ne suis pas sur d’être capable de tous les nommer. Ma grand-mère n'a jamais voulu me révéler la nature de leurs activités. Devant mes parents il y a toujours eu cette sorte de voile mystique, lequel je prend plaisir à imaginer le retrait, pour moi mes parents ne sont pas des criminels fourbes sans foi ni loi, je crois que si ils font tout ça c'est pour rétablir l'ordre, défendre ceux qui ne peuvent se battre seul.

... that crushes it."
Quand est-ce que l'on sait que l'on aime plus les gens du même sexe que le sexe opposé ? Dans mon cas on ne le sait pas on se l'impose. C'est une histoire qui commence comme toutes les aventures à l'eau de rose des jeunes filles des contes de notre époque. Je suis tombé éperdument amoureuse d'un garçon qui m'a arraché le cœur, l'a mis dans un mixeur et qui a osé prétendre pouvoir recoller les miettes ensemble. Après cette dégringolade sentimentale, une chute d'au moins 13 tours Montparnasse, une haine profonde, une véhémence sans mesure pour la gente masculine a fleuri en moi. A l'évocation du mot homme, au touché d'un des leurs ma peau se recouvre d'épine délivrant un poison mortel, autant le dire ils me donnent envie de vomir mes tripes. Mais qu'est-ce qu'une vie sans amour, mon enfance a été bercée par les aventures de deux amants perdus seuls contre le monde, mes parents, comment aurais-je pu renoncer à ce sentiment qui a des allures de trésor à mes yeux ? Impossible, il me fallait aimer, il me fallait des corps et des esprits pour me tenir chaud la nuit. Si on supprimait tout les hommes de la surface de la planète il ne resterait plus que les femmes. Alors mon choix fut aiguillé logiquement vers la gente féminine. Ces êtres purs, voluptueux, doux, délicats, dont les mains peuvent faire des miracles. Je n'avais pas ça en moi je dois l'avouer, je suis née pour aimer les hommes, je ne suis à proprement parler pas gay mais je refuse d'entreprendre une nouvelle relation avec un d'entre eux. J'aime les femmes pour le manque qu'elles peuvent combler, pour l'amour qu'elles peuvent m'offrir.