Jax est né à Palmerston, d’un père, militaire tchétchène à la retraite, et d’une mère éducatrice pour jeunes en difficultés. ✤ A l’école primaire,  Jax est un gamin déjà dissipé, peu assidu en cours. Non, lui s’affairait plutôt à l’étude minutieuse de l’anatomie de ses camarades du sexe féminin (précoce, l’enfant) ou encore à se faire un business en revendant des sucettes fruitées à très bon prix avec ses potes. ✤ Ses parents divorcent lorsqu’il est âgé de seulement onze ans. En effet, le couple Kharzine n’aura pas duré, puisque papa K. fréquentait de nombreuses créatures, potables ou moins. Quitte à ce que leur foyer de Palmerston se métamorphose en véritable garçonnière. ✤ Dès lors, il quitte cette petite ville accompagné sa mère et sa sœur, laissant derrière eux par la même occasion ce père abusif et irresponsable. ✤ La petite famille s’établit à Arklow, ils emménagent dans un appartement miteux puant la précarité à mille lieux. Mais c’est mieux que rien. ✤ Ici, le Jax adolescent poursuit la même vieille rengaine, si ce n’est qu’à un degré plus élevé: Il sèche les cours, préférant de loin la compagnie des paumés et autres marginaux de la ville aux bouquins de sciences et autres matières soporifiques. Il passe la plupart de son temps dans les rues, parfois aux côtés de sa sœur.✤ C’est dans les rues d'Arklow que sa passion pour le graffiti naît. Déambulant sans réel but sur les trottoirs, la clope au bec et agrippant fermement sa bombe de peinture de sa main gauche, ses premières esquisses prennent vie. Un graff’ par-ci, un autre par là. Tous signés de JK, ses initiales.  ✤ Il se lance aussi dans le tatouage en autodidacte, en réalisant quelques-uns pour des amis. Il se forge une clientèle par le bouche à oreille, ce qui le fait rapidement connaitre. ✤ Par ailleurs, son corps est recouvert de ses propres œuvres, une bonne trentaine au total. ✤ Le lycée bouclé, sa mère veut qu’il poursuive ses études, que son fils devienne quelqu’un d’important. Mais il veut prendre l’air, Jax. Parce qu’il étouffe dans ce taudis. Et puis, c’est pas comme si son avenir était tout tracé, « carpe diem » comme dirait l’autre.   ✤ Le diplôme du secondaire en poche, Jax brise les rêves emplis d’espoir de sa mère. Il plie bagages avant de sauter dans un avion en direction de Londres, première escale de ce périple d’un an. Il liquide toutes ses économies pour la fac dans ce voyage. Rien à perdre, tout à gagner.  ✤ Cette espèce de « road-trip » éveille ses sens, lui donne de l’inspiration. Il y rencontre tout un tas de gens, y fait tout un tas de choses, visite tout un tas d’endroit. Là-bas, la vie lui parait plus longue, plus trépidante. Il en a des frissons, Jax. ✤ Rentré au bercail, faut bien rembourser la madre et payer ses factures. Et la bouffe, accessoirement. Alors il trouve un travail dans un de ces skate-shops, aussi peu rares soient-ils. Mais au moins, il est dans son élément, et se fournit en matos de graff’ plus facilement. ✤Et grâce à son petit salaire d’employé et à la rentabilité de ses services, Jax se paye un petit studio en centre-ville, qu’il décore de ses créations. Et des innombrables traces de fumée ornant ses murs..