Je suis loin d'être dépressif, ou suicidaire mais y a certains jours, je me dis que ça aurait été quand même beaucoup plus simple si je n’étais pas né. Dit comme ça, c'est clair que ça peut porter à confusion mais je m’explique.

Il était une fois un couple des plus banale et sûrement des plus heureux. Un homme et une femme qui s’aiment et coulent des jours heureux dans l'insouciance la plus totale de ce qui s'apprête à leur tomber dessus. Ils se fréquentent, emménagent ensemble, se marient même. Et c'est quoi la suite logique de tout ça ? Un bébé ! Que serait un happy ending sans un ‘ils eurent beaucoup d’enfants’ après tout ? Beh cet enfant, il se trouve que c’est moi qui, à la manière du film Alien, fit irruption dans leurs vies de la manière la moins appréciable possible. En clair, ma mère n’a pas survécu à l’accouchement. Je sais que je ne devrais pas plaisanter avec ça, et honnêtement je crois que ça aurait été préférable si ce jour là, elle avait pu s’en sortir à ma place. Je peux pas dire qu’elle était une femme formidable et qu’elle me manque chaque jour que dieu fait, puisqu’en réalité je n'ai aucune une idée de qui était ma mère ou ne serait ce que ce que peut être une mère.

Mais j'ai mon père, cet homme formidable et bourré h24 pour noyer son chagrin. Alcoolique c'est bien, mais violent c'est tellement mieux. Un coquard à l’œil et la lèvre fendue, j'étais le petit casse-cou de la cours de récré qui tombait toujours malencontreusement dans les escaliers. Enfin dans la version officielle. Il a passé sa vie à me faire regretter le jour où je suis né, à me faire endurer la douleur qu'il avait à vivre sans la personne qu'il aime. Parce que oui, clairement, je ne fais pas parti des personnes qu'il aime, ça fait longtemps qu'il n'aime plus personne. J'ai cru qu'on allait me sortir de là une fois. Mes profs s'étaient enfin accordés à dire que ce n'était pas normal toutes ces blessures, surtout chez un jeune ne pratiquant aucun sport. Mais vous pensez... à peine en avaient-ils parlés à mon père que les cartons étaient fait et le mois suivant : Adieu Waterford et toute les personnes que j'avais pu aimer, et bonjour Wexford. Retour à la case départ sans passer par la prison.