Il ouvre les yeux, se les frotte à l'aide de ses mains. Allongé dans son lit, les rayons du soleil les lui brûle aussi bien qu'il décide de rabattre aussitôt la couverture sur son visage. « Samy ? » Il gémit et se cache un peu plus pour se couvrir. « Samy, sors de là, il est dix heures » Son père pose sa main sur la couverture et la retire doucement alors que le petit garcon gesticule un peu « papa, ça pique. » Il entend déjà son père rire doucement alors qu’il le soulève pour le prendre contre lui. Le garçon referme ses yeux bleus, blotti contre son père. Là il se sent en sécurité. En réalité, il est au meilleur endroit du monde, son père étant la personne la plus importante à ses yeux, son repère en quelques sortes, son modèle. Il frotte à nouveau ses yeux, portant un pyjama digne des enfants les plus mignons. « Allez, Sully et Sunny sont déjà debouts. » Il peut deviner que son père sourit. Il sourit presque à chaque qu’il prononce les prénoms de ses enfants. Bien qu’il était encore petit, il savait que son père aimait ses enfants plus que tout. « hm.. » Un baiser déposé sur sa tempe. « Allez champion » Son père le repose sur le lit alors que Samuel ouvre enfin vraiment les yeux. «  papaaaaaa. » Son père se retourne, un sourire aux lèvres. Le petit garçon ouvre ses bras. Combien il aimait que son père le porte pour descendre les escaliers et rejoindre le reste de la famille. C’était, une sorte de fierté pour lui, le genre de petits moments que seuls les enfants apprécient à ce point..


Il est naïf. Petit. Mignon, innocent. Et les autres aiment ça. Pervertir, ou du moins tenter de le faire. On le bouscule, on se moque de lui, on lui dit que fumer c’est classe, que boire et sortir avec toutes les filles ça donne un genre. Il résiste, il se contente de sourire avec son air un peu bête. Il fait penser à Candide. Celui qui doit tout couvrir. Il est curieux. Evidemment qu’il veut connaitre la vie, les gens, vivre de nouvelles expériences mais toute cette situation lui pèse. On veut le trainer dans des soirées. L’innocent se contente de boire son jus d’orange et d’appeler son père pour rentrer beaucoup plus tôt. Cet univers l’effrayait. Et ils continuaient de se moquer, le charier, le bousculer, l’utiliser…

Heureusement, il a grandi. La faculté lui ouvre ses portes. Il va enfin pouvoir étudier ce qui le passionne. L’Histoire. Matière que les autres élèves ont tendance à trouver… chiante. Il n’a pas pour autant plus d’expérience, seulement il s’affirme un peu plus. Les gens ont appris à le connaitre, respecter ses croyances, le respecter finalement lui, lui et son caractère très introverti. Il ne s’ouvre pas. La solitude avec ses livres, voilà ce qu’il aime. Il a du mal à faire confiance aux gens. On a tellement abusé de sa confiance depuis son enfance qu’il reste loin des autres, hormis les personnes de confiance comme sa famille ou ses meilleurs amis. Quant aux filles, il bafouille, rougit et perd tous ses moyens aussi bien qu’il préfère les éviter.