« Emma ! » Elle secoue la tête et fixe sa professeur d’arts. Elle lance un regard interrogateur. « Mets plus de couleurs s’il te plait, c’est déprimant. » Elle roule des yeux et fixe son travail. Elle ne l’avait pas terminé, forcément les couleurs il manquait. Elle baisse ses yeux, honteuse et prend vite ses crayons, subissant déjà les regards des autres élèves. On chuchote déjà. Intello et bizarre. Mais elle s’en fiche. L’art c’est pour créer pas pour rentrer dans des cases bidons.  Ses sourcils se froncent, où caser des couleurs dans ce truc ? Elle souffle un peu. Si seulement le IPod était accepté au sein des classes d’art, elle serait probablement plus imaginative. Syndrome de la page blanche, elle froisse sa feuille et recommence, le crayon rose dans sa main. SI sa prof n’était pas heureuse avec la rose qu’elle lui dessinait, elle allait devoir toute sa conception de l’art aux yeux de sa prof.

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« Ce qui est appelé Bloody Sunday est une guerre civile entre.. » Elle tremble un peu en tenant sa feuille entre ses doigts. Ses joues rouges, elle n’ose pas relever ses yeux vers les élèves. Elle entend déjà les moqueries des pimbêches de la classe, ces murmures qui la rendent mal à l’aise. Elle aurait pu regarder un ami pour chercher du réconfort mais rien ne vient. Les lignes semblent disparaitre sous ses yeux aussi bien qu’elle les ferme pour les rouvrir. « entre.. les protestants et les catholiques »  Ce n’est que le début du calvaire. Elle qui préfère se mettre derrière ou sur le côté à ne pas parler, être transparente et rougir pour rien, dès qu’elle entend son prénom. « et donc, cela a découpé l’Irlande en deux parties, pour les deux religions.. » Elle sent déjà la panique envahir son corps et regarde la prof d’histoire pour avoir un soutient. « Oui c’est bien ça Emma, c’est donc pour cela que nous sommes en Irlande et non en Irlande du Nord » Sa prof lui sourit, elle déglutit difficilement et rebaisse ses yeux. La honte, totale.

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Elle esquisse un sourire, assise sur son skate. « Fizz, debout » Son frère lui tend la main avec un sourire sur les lèvres. Elle se lève grâce à lui et replace son bonnet sur ses cheveux bruns. Sa planche noire sur le pied, elle sourit à son frère, fatiguée par les efforts de l’après-midi. « On va chercher la commande de maman et on rentre. » Elle hoche la tête et fait rouler sa planche, se plaçant dessus pour parcourir les rues. Quelques rires échangés avec son frère lorsqu’elle manque de littéralement se gaufrer et pourtant elle continue. Elle veut atteindre son niveau. Elle n’a que seize ans, elle en est consciente mais elle arrivera un jour à avoir un meilleur niveau que lui. Pari entre eux, qu’elle va sûrement perdre. Elle salue la voisine et descend de sa planche. « Go. » Elle sourit à maëh et rentre en toute hâte dans la maison. « mamaaaan. » Elle sourit sachant que sa mère déteste sa voix aïgue, et la rejoint au salon. Là elle se sent bien, sa famille, sa planche, aucune critique. Elle peut enfin être elle-même.