I. Le commencement puis la vie. Tu es jeune, insouciant. Tu peux mentir à qui tu veux, cette femme au sourire ensorceleur t’hypnotises. Tu ne sais pas où ton corps te mène mais tu l'as suis dans ce couloir sombre. La musique te déchires les tympans mais peu importe tu l'as veux. Tes yeux te piques, ta bouche est sèche, tes mains tremblent mais tu continues à t'engouffrer dans ces longs couloirs merdiques. Une porte qui grince puis ton corps qui s'effondre sur ce fruit défendu. Oh, tu es si jeune et pourtant si con. Ton corps se colle au sien puis tout n'est que plaisir. Les remords reviendront te hanter lorsque tu comprendras ta connerie. Neuf mois après tu te retrouves père. Tu n'étais pas près pour ça. Tu rêvais juste de profiter de ton insouciance. C'est comme ça lorsque l'on fourre sa queue partout. Maintenant, le fruit de cette insouciance se prénomme Paulo. Tu as beau regretter ton acte, lorsque tes yeux se posent sur ton fils tu es heureux.

II. Oh douce insouciance. Ton fils est ton portrait craché. Tu as beau lui expliquer les pièges de la vie, rien n'y fais. Il est aussi borné que toi. Son air hautain t’agace plus que tout. Tu n'es pas spécialement fier de ce que tu es devenu. Difficile de rendre des comptes à son fils lorsque l'on dirige la plus grosse entreprise de pornographie au monde. Ce petit con avec ce sourire sadique aux lèvres. Tes mains te démangent et quelques claques se perdent. Seulement tu ne fais qu'y penser. Lever la main sur lui serait pêché. Tu n'as jamais voulu en venir aux mains. Un jour la vie lui apprendra que ces conneries puériles sont bonnes à jeter aux oubliettes.

III. Où t'es maman ? Où t'es ? Ton père en parle rarement. Inutile de lui poser des questions. Sans doute qu'un beau matin il s'est réveillé avec toi dans les bras. Tu ne sais pas à quoi ta génitrice ressemble ni comment elle s’appelle. Tu t'en contre fiche que ta mère soit l'une de ses nombreuses putes qu'ils se tape et se tapaient à longueur de journée. Tu n'es pas du genre à juger une personne sur ce qu'elle exerce. On a beau vendre son cul pour gagner de l'argent, il faut bien survivre à la fin du mois. Il t'arrive de divaguer parfois sur la voisine d'en face. Elle passe son temps à frôler l'épaule de ton paternel, elle lui cuisine souvent des plats. Quant à lui tu l'as jamais vu aussi rêveur. Il se peut que ta mère soit la voisine du coin. Seulement qu'est-ce qu'elle peut avoir un gros cul !

IV. Tu étais formidable, j'étais fort minable.  Tu es là comme un con à attendre ton tour à la boulangerie. Putain que c'est long. Trois plombs pour commander trois croissants au beurre. Tu soupires lorsque tu sens quelque chose tirer le bas de ton sweat. Tu étais près à sauter à la gorge de cet individu qui ose poser les mains sur toi. Une seconde de plus et tes yeux restent fixés sur de jolies petits yeux turquoises. Une petite fille te regarde d'un air suppliant. Tu craques complètement. Elle te demande si tu as vu sa maman. Elle est bouleversée. Tu n'as jamais su comment t'y prendre avec les gosses. Tu te sens con lorsque tu l'as voit pleurer et mouiller ton Jean avec ses larmes. Tu trouves le moyen de l'empiffrer de bonbons. Finalement, c'est pas si compliquer de calmer un gosse. Sa mère déboule devant toi paniquée avant de prendre sa fille dans ses bras. Elle te remercie avant que cette petite princesse te murmure à l'oreille : que lorsqu'elle sera grande elle se mariera avec toi. Tu lui as juste répondu que tu n'étais pas le prince qu'il lui fallait et que tu ne l'as mérites pas. Juste un mauvais prince que l'on jette aux ordures.